Ce blog ne prétend rien d'autre que d'être une suite d'articles sans liens ni thématiques particulières. Il fait part de la vision d'un expatrié sur ce merveilleux pays qui l'a accueilli, essayant d'en donner une image diffèrente des clichés qu'en ont souvent ceux qui le méconnaisse. Il cherche aussi à temoigner d'une expérience personnelle qui prouve que le bonheur n'est pas une chimère...

23 oct. 2013

Marathon automnal sous le ciel étoilé d'Espagne

CROA (Compte Rendu d'Observation Astronomique)  08 octobre 2013

lieu: un chemin agricole quelque part  dans la Sierra de Francia, province de Salamanque (Espagne)
Les photos qui accompagnent ce récit ne sont pas de moi. Je les ai retouchées pour essayer de reproduire le mieux possible ce que je voyais à l'oculaire.

Voilà déjà quelques mois que je n'étais pas sorti observer pour moi seul, ayant passé mon été à montrer les beautés du ciel à mes clients. Même si j'ai l'habitude de rester un peu après les séances de groupe, j'avais envie d'une folle nuit comme j'aime m'en offrir de temps en temps. 
Je voulais essayer d'observer la comète ISON et en passant Jupiter et Mars qui se voient toutes les trois un peu avant l'aube en ce moment. Me lever à 3 ou 4 heures du matin, aller sur site et monter mon instrument et pour moi une épreuve surhumaine. Je préfère de loin passer une nuit blanche et observer un maximum de choses. De plus, voir la nuit entière, le ciel étoilé, défiler sous vos yeux, a toujours quelque chose de magique.

J'arrive donc sur un de mes emplacements privilégiés, à 20 minutes de chez moi et à 1000 mètres d'altitude vers 22h00. Il fait déjà nuit. J'ai préféré dîner copieusement à la maison afin de résister le froid et les longues heures qui m'attendent. La température est douce encore à cette saison mais je sais que la fraîcheur arrivera vite, nous sommes en montagne.
Je monte le dobson 500  en 20 minutes et le collimate à l'aide du système Cat Eyes en 5 minutes. J'adore cette invention pour sa rapidité et son efficacité, bien plus précis que le meilleur des lasers. Un premier test sur étoile me dit que cette nuit est plutôt moyenne. Même si le ciel est limpide et bien noir, le niveau de turbulence ne devrait pas me permettre de monter en grossissement. 

22h30: Je commence la séance avec la  nébuleuse Omega (M17), accompagné par les pasodobles du bal de la fête du village qui se trouve a 6 kilomètres. Une des dernières fêtes de la Sierra qui annonce définitivement la fin de l'été. Ce bruit lointain m'accompagnera jusqu'à 4 heures du matin, seulement entrecoupé par la choral des grillons et le chant de quelques oiseaux nocturnes.
Avec le filtre NPB (filtre pour voir les nébuleuses qui se situe entre un UHC et un OIII) et le fantastique oculaire Ethos 21mm, je la vois avec un volume et une superficie rarement atteinte. La forme typique de cygne du nuage principal est enveloppée de gaz plus diffus mais bien contrasté: Exactement ce que l'on voit sur une photo mais sans la couleur.
 En remontant la voie lactée, je m'arrête ensuite sur la nébuleuse de l'Aigle (M16), qui ne se révèle clairement qu'avec le filtre. Munis de l'Ethos 13mm, j'observe très bien les colonnes de matières noires qui entrent dans le nuage brillant.
Le Cygne (la constellation cette fois-ci) étant maintenant au zénith, j'en profite pour viser la nébuleuse des Dentelles (ngc 6992-6960). C'est un des meilleurs moments de l'année pour l'observer car les nuits commencent à être plus noires qu'en été.
Je ne suis pas déçu. Avec le panoptic 41mm, son grossissement de 40x et ses 1,2º de champ de vision, je dois encore m'y prendre en deux fois pour contempler la partie la plus importante de ce "cadavre" de supernova. La pupille de sortie de 9 mm me fait perdre du contraste alors je passe à l'Ethos 21mm et même le 13mm pour baver devant le spectacle des ses entrelacs délicats. L'image est photographique et vertigineuse. Monté sur mon escabeau, j'en perd presque l'équilibre. J'essaierai même avec l'Ethos 8mm et son grossissement de 300x de pénétrer au plus près de cette structure mais ce soir le ciel m'obligera presque toujours à le garder dans la valise. Les parties moins brillantes de cette gigantesque nébuleuse (ngc 6095-79) sont parfaitement visibles entre les 2 nuages principaux. Dommage de ne pas pouvoir observer l'ensemble dans une même et unique vision. Ma lunette de 120 mm et 1000 mm  de focale me le permet, mais l'image n'a rien à voir, bien sûr...
Pas très loin, toujours dans le Cygne, la nébuleuse du Croissant (ngc 6888) , objet également très sensible au pouvoir magique du filtre (philtre serait plus exact), se révèle comme une sorte de cerveau spatial. Enfin, c'est comme ça que je la vois.

nébuleuse du cygneM17 (Ethos 21+filtre NPB)

nébuleuse de l'aigle.M16 (Ethos 21+filtre NPB)

nébuleuse des voiles.NGC6992 (Panoptic 41+filtre NPB)

nébuleuse du croissantNGC6888 (Ethos 13+filtre NPB)

23h30: Comme dans le cas de la nébuleuse des Dentelles, la nébuleuse North America (ngc 7000) est si grande qu'il est impossible de la voir entière dans ce dobson de près de deux mètres de focale. Mais avec le 21mm et le miroir de 50 cm , le contraste entre le gaz et le fond noir est très prononcé, surtout vers l'endroit appelé "le golfe de Mexico", car c'est l'Amérique qui apparaît sous nos yeux, c'est saisissant !
Avec le grossissement minimum de mon 41mm, j'ai clairement moins de contraste mais le champ plus vaste me permet de voir  ensemble NGC7000 et  la nébuleuse du Pélican (I 5070).

nébuleuse americaNGC7000 (Panoptic 41+filtre NPB)

Encore une fois, l'expérience est presque photographique. Il manque juste les couleurs bien que l'on peut les deviner dans les gammes de gris légèrement teintées de rouge dans le cas de America, et de vert dans les Dentelles. Comme j'aimerais les voir dans le télescope de 1 mètre de Frédéric Géat. Un séjour dans son gîte astro est prévu dans mon agenda, lorsque j'aurai réuni quelques astro-amateurs du coin pour m'accompagner...

00h00: Mais je m'amuse, je m'amuse... et un objet qui m'a résisté la dernière fois va se poser vers l'horizon. Vite, j'oriente le tube vers la constellation du Sagittaire pour chercher la galaxie de Barnard ngc 6822, cette petite galaxie irrégulière qui appartient à notre groupe local. En chemin, je passe par l' amas globulaire d' Hercule (M13), un cadeau pour les yeux, qui lui aussi commence à redescendre sur l'horizon.
Ce sera le seul amas globulaire de la soirée, absorbé que je serai à scruter galaxies et nébuleuses planétaires. Mais quel amas ! le plus beau ! Rien que pour ça, on se fait astro-amateur !
Avec NGC6822, il n'y a pas eu plus de succès que la dernière fois: Je ne sais pas si c'est parce que je ne sais pas exactement ce que je dois voir, mais j'ai passé un bon moment à la chercher et je n'ai rien trouvé. En revanche, j'ai observé parfaitement la nébuleuse planétaire du petit diamant (ngc6818) qui est à coté. Dans le 21 et le 13mm, ce n'est qu'un petit disque bleu.

amas globulaire d'herculeM13   (Ethos 8) 

nébuleuse planétaireNGC6818 (Ethos 13)

00h30: Une brise fraîche commence à souffler, entrecoupée parfois de rafales plus froides. Je décide de faire une pause, de sortir mon bonnet de laine, et d'entamer ma thermo de café con leche qui m'attend dans la voiture.
...Et je continue la soirée avec une belle liste de nébuleuses planétaires, toutes situées dans un mouchoir de poche céleste: Celle de la constellation de l'Aigle (ngc 6781), plus grande que celle d'avant mais plus floue et d'une couleur verte intense. En augmentant avec le 8mm, et avec l'aide du filtre, je perçois le centre plus ténu, et la circonférence plus brillante me rappelle la nébuleuse de l'Anneau (M57) que je visiterai ensuite dans la constellation de la Lyre. Dans le Cygne, je ne peux pas oublier de passer par la nébuleuse clignotante Blink (ngc 6826), intensément bleue avec son étoile blanche centrale qui vient et qui va.

nébuleuse blinkNGC6781  (Ethos 8+filtre NPB)

nébuleuse de l'anneauM57  (Ethos 8)

nébuleuse planétaireNGC6826 (Ethos 8)

Dumbell (M27) est toujours une fête avec ce diamètre. Un des objets dont je perçois nettement les couleurs, sachant qu'en la matière, je suis plutôt mauvais comparé à certains amis. C'est simplement génial. Tellement que tous mes oculaires passent les uns après les autres sur le porte oculaire, chacun avec ou sans filtre, pour comparer. Le 21, 13, 8 et le 6 mm. Plus j'augmente, mieux je vois les couleurs, mais le filtre, ici, ne semble pas m'en montrer d'avantage. Pour moi, Dumbell dite aussi nébuleuse de l'Haltère est un énorme oeil rose à l'iris bleu. La nébuleuse Hélix (ngc 7293), aux dimensions impressionnantes, n'a pas la teinte rouge si nette que je vis cet été. Peut être parce qu'elle est plus basse dans le ciel ?

nébuleuse de l'althèreM27 (Ethos 13+filtre NPB)

nébuleuse helixNGC7293 (Ethos21+filtre NPB)

01h30: La nébuleuse Saturne (ngc 7009) doit être augmentée un maximum pour espérer voir sa structure. Avec le 8 mm, j'arrive à sentir son "anneau" qui la fait se ressembler à la planète. Le filtre n'apportera rien. Ni le 6 mm. La nuit est trop agitée...

L'étoile Alfa du Phénix pointe au dessus des crêtes de la Sierra de Francia. Je vais tenter de voir pour la première fois des galaxies proche d'elle. NGC 300 me demande quelques efforts pour la trouver, mais en vision indirecte et à 40x, je finis par la trouver. À 200x, elle m'apparaît comme une galaxie spirale vue de face comme M33, mais plus faible. J'observe dans une zone très basse du ciel et la qualité de l'image est médiocre si l'on compare le même objet observé au zénith. Mais le Phénix fait un court passage sous ces latitudes et ne monte guère plus haut qu'aujourd'hui.
Ngc 55 en revanche est plus brillante. Elle occupe tout le champ de l'Ethos 13 mm et me fait penser à M82, le cigare. Mais les photos me révéleront plus tard une structure plus proche à celle des nuages de Magellan.

nébuleuse saturneNGC7009 (Ethos 8)

galaxie du sculpteurNGC55 (Ethos 13)

02h00: Alfa du Phénix retombe rapidement derrière les montagnes. Il me faudra aller sur mon site le plus élevé, a 1700 mètres, pour pouvoir explorer cette région qui parait si intéressante.
J'ai encore le temps de viser la galaxie vedette de la saison: La galaxie du sculpteur (ngc 253),  qui se trouve à 13 millions d'années lumière. Un joyau presque photographique qui occupe tout le champ de mon Ethos 21mm (0,9º). Sa structure spirale se révèle dans toute son évidence, avec ses bras, des zones brillantes et d'autres sombres (poussières interstellaires) qui s'enchaînent, des points très brillants qui sont peut-être des zones d'hydrogène ionisé (HIII). On a l'impression de percevoir un mouvement, une vaste valse galactique... Dans l'Ethos 13, en vision indirecte, l'image se fait encore plus précise, avec le bulbe central et plein de petits moutons de gaz autour. Exactement comme sur les photos. Ce sera avec la nébuleuse d'Orion, l'image de cette veillée.
Je vais ensuite voir M33 justement. Notre voisine à 2,8 millions d'années lumière de nous. La galaxie du Triangle rempli également tout le champ du 21mm et avec le 13mm, je dois me déplacer pour visiter ses bras si étendus.

galaxie d'andromèdeNGC253 (Ethos 21) 

galaxie du triangleM33 (Ethos 21)

02h45: Pause café. Je reviens à la constellation du sculpteur pour observer ngc 247, une galaxie qui est dans l'oculaire la moitié de sa grande voisine mais qui est peu contrastée. Elles font toutes les deux partie du groupe du Sculpteur, le groupe de galaxies le plus proche de notre groupe local. Tout comme ngc 613,  très petite dans l'oculaire mais dont la forme typique en S se devine clairement. Un objet similaire dans la constellation du Fourneau, ngc 1097, me montre son coeur , la partie brillante de la galaxie, qui a l'air elliptique mais je n'arrive pas à voir les 2 grands bras visibles sur les photographies.
Cette région du ciel est intéressante. Elle possède 2 galaxies naines qui font partie de notre groupe local et bien qu'étant des objets difficiles, devront être tentés un de ces jours... 

Mon festival de galaxie continue en montant vers la Baleine et Eridan avec ngc 908, une petite spirale que je dois augmenter à 300x pour qu'elle me révèle autre chose qu'une petite tache floue. Ngc 1407, encore plus petite, est une galaxie lenticulaire, presque ronde. Je continue à monter dans la Baleine: ngc 720, une galaxie elliptique (c'est à dire de forme allongée mais sans bras comme les spirales) et près de l'étoile théta Cetus, 5 petites galaxies alignées passent devant moi, 2 ou 3 dans l'oculaire à la fois: Ngc 636-615-600-596 et 584.  Pas très loin de ngc 157, un peu plus grande que ces dernières et dont je devine la forme spirale. Il y  a dans le coin des quantités de galaxies mais j'en laisserai pour d'autres soirées. Je pars pour la nébuleuse planétaire de la Baleine (ngc 246) appelée également la nébuleuse du squelette pour dire mes adieux à une constellation bien intéressante, ma fois...
Dans le 13mm, elle ressemble à une bulle de savon bleue. Un cercle filigrané avec 2 petites étoiles à l'intérieur et qui avec le filtre se transforme en un disque, celui-ci faisant apparaître le gaz de la partie centrale.

galaxieNGC247  (Ethos 21)

galaxie spiraleNGC613  (Ethos 13)

galaxie spiraleNGC1097 (Ethos 13)

galaxieNGC908  (Ethos 8)

galaxie NGC157  (Ethos 8)

nébuleuse planétaireNGC246 (Ethos 13+filtre NPB)


04h15: La nébuleuse, LA Nébuleuse, la star,  M42 dans Orion. Ma première retrouvaille depuis le printemps dernier. Comme elle m'a manqué !
Dans l' Ethos 13, je cible son  coeur dense. Depuis que j'ai eu cette vision l'année dernière, je ne peux m'empêcher d'y voir la tête d'un vieux et inquiétant sorcier. Les étoiles du trapèze forment l'oeil et le coeur en demi-lune m'inspire un menton et un nez proéminents et crochus qui semblent vouloir se toucher. De cette tête bizarre sortent deux ailes d'ange qui sont les extensions du grand nuage. Voilà ce que je vois, moi, là où d'autres voient un oiseau avec le bec ouvert.
Avec le filtre NPB, M42 est si grande que j'ai besoin du panoptic 41 et ses 40x pour la voir entière. Avec le 21 mm et son contraste, je peux ressentir dans les couleurs de ces gris divers et variés toute la richesse chromatique de ce joyau du ciel: vert, bleu, rose, un ton lie de vin...

grande nébuleuse d'orionM42 (Ethos 21+filtre NPB)

04h30: Un coup de fatigue m'oblige à faire une courte pause cafeconleche. Je continue ensuite dans Orion avec les nébuleuses de la flamme (ngc 2024) et la petite ngc 2023 à coté, près de la mythique nébuleuse de la tête de cheval (Barnard 33) , si mythique que je continue encore à la chercher. Avec ou sans le filtre NPB, je continue à ne rien voir alors que je sais que je suis sur l'emplacement précis. Cette objet, un des préférés des astro-photographes se révèle avec un filtre H-Béta que je ne possède pas (encore...) Un astro-ami à la vision certainement meilleure que la mienne affirme l'avoir vue dans mon dobson, mais moi derrière lui, et même avec ses indications, RiEN !

Je lève doucement le télescope pour arriver à M1, la nébuleuse du crabe, reste d'une supernova qui explosa vers l'an 1000 et fut commentée par les astronomes arabes et chinois de l'époque. A 300x, je vois parfaitement les filaments visibles en photo et qui me rappelle un nuage d'électrons.
Je redescend un peu pour trouver la nébuleuse de la Rosette (ngc 2237), grand nuage de gaz (HII)  difficile à détecter à cause de sa grande taille et sa faible luminosité, et qui entoure un amas d'étoiles (ngc 2244). Le filtre se montre encore là décisif pour l'observer parfaitement avec l'oculaire au plus grand champ possible. Dans l'Ethos 21, je la vois par petits bouts mais sa couleur grise rougeâtre devient évidente.

nébuleuse du crabeM1 (Ethos 8+filtre NPB)

nébuleuse de la rosette
NGC2237 (Panoptic41+filtre NPB )

05h45: Le froid et la fatigue commence à envahir tout mon corps. Mais je dois tenir jusqu'à l'apparition de la comète. Ce serait trop bête de craquer maintenant !
Sirius et le Grand Chien sont déjà haut dans le ciel. j'en profite pour regarder la nébuleuse du Casque de Thor (ngc 2359). Sa forme de casque d' “Asterix” a quelque chose de surprenant. Je crois que je l'ai vue un peu plus contrastée avec le filtre OIII de l'ancien propriétaire de mon beau Dobson Factory, mais sans étoiles pratiquement. 
C'est l'avantage de ces filtres NPB qui font le bonheur de leur propriétaire: Ils possèdent un contraste qui rivalise avec certains filtres OIII de grandes marques, mais tout en gardant une vision naturelle équivalente à un filtre UHC, laissant apparaître un grand nombre d'étoiles.
Attendant que la comète se lève un peu plus, je décide de regarder Jupiter sans grands espoirs quant à la possibilité de grossir, le seeing étant le même qu'en début de nuit. La planète si brillante m'aveugle quelques temps. Je l'observerai cette nuit à 175x car avec le 8mm, l'image devient pâteuse et bouge en permanence. Les bandes sont bien visibles, ainsi que les tons ocres et marrons caractéristiques. Io, Europe, Callisto et Ganymède dansent autour comme à leur habitude...
J'essaie Mars pour le sport. Bien trop basse encore dans le ciel, trop éloignée actuellement pour montrer ses faibles détails, je sais d'avance que je ne verrai qu'une petite bille orange. J'arrive tout de même, au milieu des gros bouillons atmosphériques,  à voir la tache blanche d'un des ses pôles.
Me viens alors à la mémoire l'image de Saturne vue à 600x en février, tel une image d'encyclopédie, superbe dans son aspect figé.
  
nébuleuse du casque de thorNGC2359 (Ethos 13+filtre NPB)

jupiterJupiter (une nuit magique avec Ethos 6 + powermate x2)



06h15: Mais voilà le moment tant attendu, l'heure de rechercher la comète qui sera, d'après certains pronostics, la comète de ce siècle: ISON.
J'ai repéré avant de partir où la chercher sur des cartes (juste au dessus de Mars) mais je n'ai pas emporté mes notes. Grave erreur ! La comète est si faible encore, que je mis une demi-heure à la trouver. 
Dans l'Ethos 13, je vois un petit noyau brillant et le début très timide d'une queue. Nous sommes loin du spectacle qu'elle devrait offrir en décembre, lors de son passage près du soleil.
Un peu déçu, je ressors un petit filtre UHC-e que j'utilise sur ma lunette 120mm et dont j'ai lu quelque part qu'il pourrait être utile sur les comètes en filtrant la bande du calcium. un élément qui abonde dans ces objets. Grâce à lui, la comète ressort un peu mieux. Normal. Le filtre assombrit un peu le fond du ciel qui commence à prendre les couleurs de l'aube.
Je referai l'expérience cet hiver, avec la comète à son apogée.

07h00-07h30: L'aube se lève... Pendant que je démonte et que je charge le télescope dans la voiture, j'ai encore la force suffisante pour contempler le firmament et jouir de l'ambiance particulière qui règne juste avant que le jour pointe son nez: les légers bruits d'une nature qui s'éveille lentement, les étoiles qui s'éteignent une à une, laissant pour la fin,  déjà en plein jour les plus brillantes comme Sirius, Rigel, ou Jupiter.
Heureux et épuisé, je retourne chez moi en sachant qu'une longue journée m'attend avant de pouvoir me coucher et récupérer le sommeil en retard...
... jusqu'à la prochaine nuit blanche.

2 commentaires:

  1. Il faut être vraiment passionné pour passer une nuit pareille à la (vraiment) belle étoile
    Une belle moisson!
    Bravo!

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  2. Bravo pour votre courage de repartir pour une journée après une nuit blanche ! le ciel n'était visiblement pas optimal mais de belles images quand même. Merci

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