Ce blog ne prétend rien d'autre que d'être une suite d'articles sans liens ni thématiques particulières. Il fait part de la vision d'un expatrié sur ce merveilleux pays qui l'a accueilli, essayant d'en donner une image diffèrente des clichés qu'en ont souvent ceux qui le méconnaisse. Il cherche aussi à temoigner d'une expérience personnelle qui prouve que le bonheur n'est pas une chimère...

25 mars 2013

Marat, Danton, et les indignés de la Puerta del Sol


révolution française
Prise de la Bastille


indignés à Madrid
Manifestations autour du parlement espagnol.

Alors que je referme le premier tome du livre de Max Gallo sur la révolution française (Révolution française. 1. le peuple et le roi. aux éditions Pocket), commençant à la suite le deuxième volume (2.Aux armes, citoyens!), je ne peux m'empêcher de mettre en parallèle ces évènements avec l'actualité et la révolution pacifique proposée par les indignés, le fameux mouvement né autour de la Puerta del Sol à Madrid.

Mon parcours scolaire légèrement tortueux m'a laissé quelques zones ombragées dans l'histoire de France, notamment toute la fin du XVIIIème siècle et la première moitié du XIXème. C'est pourquoi les livres de Max gallo sur Napoléon, De Gaulle ou autres Césars, qui vous font vivre l'histoire de manière passionnante mais avec la rigueur qui est la sienne, s'accumulent sur le troisième étage de ma bibliothèque.
L'étude superficielle de la révolution française à l'école primaire et au collège, m'en donna l'idée, certainement voulue, que celle-ci fut un mouvement national de masse. Que tout un peuple en armes monta soudainement à Paris couper la tête du tyran tant détesté.
Mes souvenirs d'enfance de la prise de la Bastille, certainement déformés de surcroît par mon imagination galopante d'alors et par des illustrations vues de ci de là, ressemblaient largement  plus au siège de Saint Jean d'Acre qu'au simple assaut d'une petite troupe accompagnée de quelques canons contre une garnison ridicule composée d'invalides recyclés en gardiens de prison.
Ce n'est pas la première fois, qu'à la relecture à l'âge adulte de certains faits historiques, je dois revoir à la baisse les visions cinématographiques hollywoodiennes que j'en avais.

On se rend vite compte en s'intéressant un peu plus sérieusement à ce moment crucial de notre histoire (et de celle de nos voisins), que cette révolution là , comme toutes les autres, anciennes ou modernes, fut le fait de quelques-uns, et que la grande partie de la populace, non seulement ne prit pas part aux évènements, mais bien souvent n'en recevait que de lointains échos, plongée qu'elle était dans sa routine quotidienne.
Les évènements révolutionnaires parisiens entre 1789 et 1793 ne mirent en jeu que quelques dizaines de milliers de personnes (sur les 600.000 habitants d'alors.) et se concentrèrent dans deux ou trois quartiers.
Les Sans-culottes, ces "enragés", n'étaient que quelques milliers d'extrémistes, noyés au milieu de nombreux courants révolutionnaires: Feuillants, Girondins, Jacobins, Cordoliers, Montagnards sans oublier ceux qui étaient royalistes.
C'est cependant ces extrémistes, qui exerçant une pression permanente sur les députés indécis de la Convention, scandant de l'extérieur slogans et  menaces, réussiront à influencer des votes et des décisions importantes comme la condamnation à mort du Roi, alors qu'une majorité de l'assemblée et du peuple ne la désirait pas.
Ces quelques milliers d'hommes jusqu'auboutistes changèrent le cours de l'histoire, comme les 300 hoplites de Léonidas aux Thermopyles, comme les équipages de La Pinta, La Niña et la Santa Maria de Christophe Colomb, et bien d'autres exemples à travers l'histoire...

Aujourd'hui en Espagne, comme en 1789 en France, le peuple veut du pain.
Il regarde avec dégoût comment le Roi et sa cour de politiciens corrompus gaspillent l'argent des impôts en fêtes fastueuses, châteaux luxueux ou fraudes en tous genres.
Il constate effaré comment les différents ministres et banquiers du roi s'envolent avec des parachutes dorés alors qu'il plonge irrémédiablement dans la misère.
Malgré sa lassitude et sa colère, la plus grande partie du peuple continue à croire que le roi et ses ministres détiennent la solution, ou du moins, comme en 1789, qu'un nouveau régime basé sur des compromis avec l'ancien est possible...

La liberté guidant le peuple.
2 Mariannes...(celle des 3 glorieuses de 1830...)

Comme en 1789, les sans-culottes de la Puerta del Sol ne sont que quelques dizaines de milliers.

Ils ont remplacé les piques guerrières par des pancartes pacifiques mais leurs revendications sont les mêmes: Liberté, Égalité, Fraternité. Du travail, du pain et une vie digne...
Ils ne veulent être ni à la solde d'un parti politique, ni prisonniers d'un système qui a montré ses limites.

Et pour se faire entendre, face à une classe politique dure de la feuille, ils tentent régulièrement d'encercler le parlement. Et de crier aux députés cloîtrés dans leurs débats stériles, que la démocratie est en panne et que la révolution est en marche...
révolution pacifique.
(et celle de Neptuno en 2012: Jill Love)      2 manières de vouloir changer le monde...

3 commentaires:

  1. Salut Frédéric!
    J'ai bien aimé la nouvelle figure de la République en marche...
    Du pain et une vie digne. L'histoire se répéterait-elle? Mais l'indignation n'est pas la révolution...
    Je te signale que le site Mediapart est disponible dans la langue de Cervantes
    http://www.mediapart.fr/
    Hasta luego!

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  2. Soit, l'indignation n'est pas la révolution, mais bien souvent elle la précède...

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